La GPEC oblige les entreprises concernées à des négociations tous les trois ans au moins afin d’anticiper les difficultés de gestion des ressources humaines, un peu comme quand la loi ou la mairie nous exhorte d’entretenir le trottoir devant chez soi. Depuis 2005, un peu plus de 300 accords ont été signés sans parler des accords de branche dont celle de l’assurance il y a à peine quelques années. Focus sur ces accords GPEC, sur ce qu’est exactement ce dispositif et ses avantages.
Rappel sur la définition de la GPEC
Qu’est-ce que la GPEC ? La GPEC ou Gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences comme son nom l’indique est l’obligation par les entreprises de plus de 300 salariés de négocier différentes questions concernant la gestion des Ressources humaines tous les 3 ans. Les groupes de dimension communautaire de 150 salariés et plus sont aussi concernés.
Mais avant, celles-ci doivent effectuer un bilan de compétences de leurs salariés, dresser une liste exhaustive des outils utilisés dans la gestion des Ressources humaines et dessiner leur organisation interne. Tous les acteurs discutent essentiellement de la gestion des emplois et de la mixité des métiers.
Sont également abordés dans ces négociations les objectifs de l’entreprise et les stratégies mises en place pour y parvenir. On peut aussi inclure dans le débat les questions d’intérim, de sous-traitance et tous les types de contrats qui nécessitent de consulter le syndicat. Le compte personnel de formation et la mobilité géographique des salariés figurent aussi parmi les principaux sujets mis sur le tapis.
A l’issue de ces concertations, les dirigeants mettent sur pied un plan de développement des compétences sans oublier les mesures d’accompagnement adaptées à chaque cas. Une fois les démarches lancées, des dispositifs de suivi derrière permettent de constater l’efficacité ou non de cette gestion : bilans de compétences et validation des acquis durant les formations.
Nouvel accord dans la branche assurance
La branche assurance dont France Assureurs, CFE-CGU, CFTC, CFDT et UNSA a signé un nouvel accord GPEC en 2020 en faveur des sociétés d’assurances. Ce dernier porte sur la Formation professionnelle, sur leur rôle et celui de leurs partenaires sociaux en matière d’information. Il vise aussi les politiques d’insertion et à développer les compétences des salariés (les courtiers en assurance par exemple) en prévision de l’évolution des métiers et des activités. Cette initiative définit aussi l’orientation professionnelle de chaque métier et met en évidence l’expertise de chacun.
Ici la CPNFPE ou Commission paritaire nationale de la formation professionnelle et de l’emploi en collaboration avec l’OEMA ou Observatoire de l’évolution des métiers de l’assurance définit la politique et les plans d’action à mener.
Tous les syndicats étant présents, on voit à travers cet accord le désir des entreprises d’assurance d’une meilleure organisation interne et de plus d’expertise dans leurs métiers. Elles continuent de former continuellement leurs équipes afin de se préparer aux évolutions de leurs professions même si cela représente un investissement conséquent.
Les entreprises d’assurance ont en parallèle décidé de renforcer leur campagne de recrutement. On constate d’ailleurs une hausse d’environ 10 % depuis 2020, les contrats en alternance étant privilégiés. Les compagnies embauchent plus de jeunes et divers profils en contrats de professionnalisation et en apprentissage.
GPEC : les avantages d’un tel dispositif
Comme atouts, la GPEC tend à protéger les salariés mais surtout les entreprises des restructurations brutales au fil des années. Les entrepreneurs anticipent mieux l’évolution du marché des métiers, mais aussi de l’économie, du social, de l’organisation de l’entreprise et de la technologie. Ce dispositif aide aussi à mieux gérer la pyramide des âges au sein de l’entreprise et à anticiper les départs à la retraite, les congés maternité et autres événements incontournables au cours de la vie de la société.
Un autre avantage de la GPEC pour les employeurs est qu’elle réduit fortement les emplois précaires. A contrario, elle favorise les CDI et donc la stabilité aussi bien pour les entreprises que les travailleurs. Cet accord oblige aussi les entreprises sous-traitant leurs activités à mieux informer leurs collaborateurs de leurs orientations stratégiques. Ceux-ci pourront alors mieux se préparer de leur côté en matière d’emplois et de compétences.
Et enfin, la GPEC permet de résoudre les problèmes de pyramide des âges, les difficultés à recruter, les problèmes de sureffectif, mais aussi favorise le dialogue des parties sur les questions délicates telles que les conditions de travail au sein de l’entreprise.